Notre charte

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« Partout où l'on a fait des investissements dans la santé, on constate des réussites quasiment miraculeuses »
Prof. Jeffrey Sachs,
Economiste à l’université de Harvard
Ancien président de la Commission « Macroéconomie et Santé » de l’OMS
In Afrique Relance, ONU, 2002


Du besoin de pérenniser le réseau SEGA One Health en Indianocéanie


De nombreuses études le prouvent : la croissance économique et le progrès social sont intimement liés à la santé des populations. Surveiller les risques et avoir la capacité de gérer les crises, surtout dans les îles vulnérables par nature, c’est assurer le développement.

L’épidémie de chikungunya qui a sévit dans la région en 2005-2006 en a fait la démonstration. Particulièrement touchée, La Réunion a accusé le coup avec un décrochage de 0,9 point de croissance ! C’est face à cette flambée épidémique régionale que les pays membres de la COI ont choisi d’agir, collectivement. Le réseau SEGA est né ainsi, en 2009. Il est aujourd’hui un outil régional reconnu, utile et efficace. Le pérenniser, c’est doter la région d’un instrument qui protège les populations et contribue à l’épanouissement économique et social de toute l’Indianocéanie.


Les réseaux régionaux : des outils qui marchent


La grippe aviaire, la pandémie grippal A H1N1, le virus Ebola et maintenant le virus Zika rappellent régulièrement la vulnérabilité des pays face à la propagation des épidémies et le besoin de se coordonner pour y répondre.  

Les réseaux régionaux de surveillance ont démontré leur efficacité ces 20 dernières années.  Toutes les études s’accordent à dire que les réseaux de surveillance multi-pays fonctionnent quand les principes de souveraineté sont maintenus, lorsque la confiance est établie entre les différents acteurs et lorsque les experts peuvent échanger librement et prendre des décisions collectives


Trois facteurs clés sont nécessaires à la naissance et au développement de ces réseaux régionaux


  • Avant tout l’engagement des Etats membres couplés à la longévité des individus membres du réseau
  • Ensuite la capacité de ces réseaux à tirer parti des initiatives nationales ou régionales et à adapter leur structure de gouvernance au profil institutionnel de leur région.
  • Enfin leur capacité à identifier des sources de financement diversifiées et pérennes.

C’est ce qu’on réussit à faire des réseaux comme le réseau de surveillance du bassin du Mekong (MBDS),  le réseau océanien de surveillance en santé publique (ROSSP) ou Caribvet pour ne citer qu’eux. 

Figure 1 : Quelques un des réseaux régionaux dans le monde

 


Impacts et bénéfices du réseau SEGA One health en Indianocéanie


En Indianocéanie, c’est en octobre 2006, dans la « Déclaration sur le renforcement épidémiologique, de l’alerte précoce et de la riposte aux épidémies dans les pays de l’océan Indien » que les gouvernements de Madagascar, de Maurice, de la France (Réunion), des Seychelles et de l’Union des Comores ont donné mandat à la COI d’avancer vers la constitution d’un réseau régional de surveillance des maladies infectieuses. Ce réseau deviendra, en 2009, le réseau SEGA One Health.

Ce réseau, financé à hauteur de 11,6 millions d’euros par l’Agence française de Développement (AFD), a permis notamment :

  • de lancer une dynamique régionale en créant une unité de veille sanitaire qui assure une coordination de tous les ministères concernés et des principaux partenaires régionaux du secteur sanitaire (OMS, laboratoires, instituts de recherche);
  • de partager l’information relative aux évènements sanitaires de façon régulière et de créer des automatismes d’échanges entre les pays membres de la COI ;
  • de renforcer les capacités de chacun des Etats membres à travers la formation d’épidémiologistes de terrain (FETP), des appuis directs aux unités de surveillance et aux laboratoires (dons d’équipements), d’expertise dans le cadre d’investigation terrain.
  • de lier santé publique et santé animale conformément au concept « Une seule santé » de l’OMS car, en effet, 75% des infections humaines émergentes sont d’origine animale.

Les bénéfices directs et indirects pour les Etats membres de la Commission l’océan Indien sont importants


   Union des Comores Madagascar Maurice Seychelles
2009 - 2013  1 497 000 € 1 898 000 € 1 114 000 € 1 068 000 €
2014 - 2015 755 000 € 1 145 000 € 467 000 € 480 000 €
Total 2 252 000 € 3 043 000 € 1 581 000 € 1 548 000 €

 

Bien qu’elle ne soit pas bénéficiaire direct des projets RSIE et Veille sanitaire, La Réunion est intégrée à cette dynamique régionale et a bénéficié du partage d’information et du renforcement de capacités des autres Etats membres.


Le futur du réseau SEGA One health


Aujourd’hui, le réseau SEGA One Health atteint une phase cruciale de son développement. Le bailleur du projet Veille sanitaire de la COI n’a pas vocation à soutenir indéfiniment ce réseau régional qui sert les intérêts des pays de l’Indianocéanie. C’est donc aux Etats membres de la COI de prendre le relai en réaffirmant leur engagement politique et en s’impliquant de manière effective, notamment financièrement, dans la pérennisation du réseau.


L’engagement politique des Etats membres


l passe par la reconnaissance légale du réseau au travers d'une charte juridique. Cette charte présente l’objet et les instances qui gouvernent ce réseau, ainsi que ses modalités de fonctionnement.

La charte du réseau a été signé par les ministres des Affaires étrangères des 5 Etats membres de la COI, l'Union des Comores, Madagascar, Maurice, France(Réunion), Seychelles le 1er mars 2017.


L’identification de sources de financement diversifiées et durables


L’AFD est d’ores et déjà prête à soutenir la pérennisation de certains programmes par le biais d’un appui de 10 millions d’euros. Toutefois ce soutien renouvelé de l’AFD est conditionné par un soutien effectif des Etats membres de la COI à l’Unité de veille sanitaire qui deviendrait alors la première unité technique du Secrétariat général.

Sans cette implication des Etats membres, c’est tout le réseau de partenaires, bâti depuis 2009, qui risque de disparaître et, avec lui, le partage d’informations régionales permettant de mieux se préparer aux épidémies qui, demain, toucheront l’Indianocéanie.

Ce soutien attendu des Etats membres est financier. Il prendrait la forme d’une contribution volontaire des ministères de la Santé et des ministères en charge de l’élevage de chacun des pays membres.

Le budget annuel de l’Unité de veille sanitaire est estimé à 220.000 euros, ce budget n’est pas une projection de dépenses mais le chiffrage d’un investissement visant à protéger les populations et permettre à nos îles de poursuivre le plus sereinement possible leur marche vers un développement authentiquement durable.

 

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